Comment réussir l'équation pour maintenir sur l'ensemble du territoire français une production laitière dynamique et rémunératrice ?

La fin des quotas laitiers : vers le début d’une libéralisation au profit des industriels ?
Depuis l’annonce de la fin des quotas laitiers, la filière se réorganise. Du côté de la production, c’est la voie du regroupement entre producteurs qui doit être privilégiée. Seul 1/3 des producteurs livrant à des entreprises privées sont regroupés en OP pour le moment. Jeunes Agriculteurs en appelle à davantage de mutualisation pour augmenter leur pouvoir de négociation face aux géants industriels laitiers qu’ils ont en face d’eux.

Le contrat, le nouvel outil de régulation
Depuis 1984, la France a adopté un mode de gestion très administré des quotas en attribuant des volumes de lait par département, ce qui a permis de maintenir les élevages sur l’ensemble du territoire.

Ce sont désormais les contrats entre producteurs et industriels qui vont suppléer ce mode de fonctionnement. Pour maintenir la production sur l’ensemble du territoire, Jeunes Agriculteurs souhaite que les contrats laitiers ne soient pas marchands et qu’ils ne soient pas cessibles d’un producteur à l’autre. « Quand un producteur arrête son contrat, le volume libéré doit remonter à l’organisation de producteur (OP). C’est ensuite à l’OP de gérer le volume » explique Florian Salmon, responsable JA du dossier lait.

Associations d’organisations de producteurs (AOP) et conférences de bassins : les instances de dialogue de demain
Jeunes Agriculteurs souhaite que les OP se regroupent en AOP territoriales. « Il est important pour nous que la collecte et la gestion du froid soient faites par les AOP. Celles-ci doivent adapter les zones de collecte en fonction des OP.» précise Florian Salmon.

De plus, les conférences de bassin doivent être le lieu de mise en place d’une politique claire à l’installation : une politique partagée par l’ensemble des maillons de la filière et qui soit en adéquation avec les problématiques du bassin. Il est important que les pouvoirs publics partagent avec la filière les problématiques de gestion de crise et de renouvellement des générations.

Produire plus : Le secteur va –t-il s’en donner les moyens ?
Lors de son dernier Congrès, la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL) a fait connaitre son ambition de production de 500 millions litres de lait supplémentaires par an, après la suppression des quotas, ambition partagée par l’ensemble des collèges du Cniel.

Ce sont 2000 agriculteurs qui se sont installés en production laitière en 2013. Pour atteindre cette production supplémentaire, la filière devra assumer l’installation de 1000 personnes supplémentaires. JA se demande quels seront les efforts mis en place par la filière pour aider les jeunes à s’installer. Compte tenu des coûts à l’installation[1], Jeunes Agriculteurs encourage l’agriculture de groupe, c’est-à-dire l’installation en forme sociétaire.

« Il faut des ambitions pour la filière mais les différents acteurs doivent se donner les moyens de les réaliser ensemble en faisant des propositions. » rappelle Florian Salmon. En définitive, l’après quotas doit amener le regroupement des producteurs entre eux.  « La solution émanera de notre capacité à nous structurer » conclue Florian Salmon.  


[1] L’installation en individuel est très contraignants. C’est pourquoi ils étaient seulement  13% en 2013 à s’installer en individuel.

Contact presse 
Célia Faure //
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