Vœux du Président Macron à l'agriculture : des engagements clairs... En attendant les actes

Sur le volet économique, les engagements des Etats généraux de l'alimentation ont été confirmés : inversion de la logique de construction du prix, inclusion d'indicateurs de coûts de production dans les contrats, renforcement des organisations de producteurs, autant d'éléments positifs qui seront inscrits dans une loi indispensable pour responsabiliser les acteurs et si besoin les sanctionner.

Cependant, la vision du Président de la République sur les accords avec le Mercosur est inquiétante : si nous ne sommes pas opposés aux accords commerciaux internationaux, nous croyons qu'ils doivent se faire sur un principe de réciprocité. Or, cet accord prévoit l'importation en masse de produits qui pourraient déstabiliser des filières déjà sensibles, comme la viande bovine. Pas sûr que nous fixions les "lignes rouges" au même niveau que le Président de la République.

Quant aux indemnités compensatoires de handicap naturel (ICHN), elles ne devraient plus être versées d'ici deux à trois ans dans certaines zones qui les reçoivent actuellement. Comment maintenir une agriculture sur l'ensemble des territoires si ces aides sont supprimées ? Concernant le loup, le Président Macron a réaffirmé que les agriculteurs devaient être remis au centre de la montagne : veut-il dire que le Plan loup sera revu en faveur des éleveurs ?

Sur la PAC, enfin, nous partageons sa vision, mais certains termes doivent être précisés. La PAC doit véritablement permettre de mieux réguler les marchés, avec des outils ciblés vers les agriculteurs actifs, qui sécurisent durablement leur revenu face à la volatilité des prix et qui permettent d'anticiper et de gérer les crises.

Selon Jérémy Decerle, Président de Jeunes Agriculteurs, « Nous partageons la vision d'une agriculture qui se transforme, nous en sommes les principaux acteurs. Pour cela nous aurons besoin d'un suivi actif des engagements pris aujourd'hui mais aussi d'un Etat qui traite l'agriculture de façon spécifique à l'échelle nationale comme internationale. Et qui soutienne un modèle agricole certes pluriel mais toujours bien fondé sur une agriculture familiale, avec des fermes pilotées par des chefs d'exploitation nombreux. »