Partagez vos marges, sauvez l’élevage

Depuis dimanche 21 juin, plus de 1 500 Jeunes Agriculteurs du Grand Ouest, de Franche-Comté et de Picardie sont allés bloquer environ 400 sites [1]. Les jeunes éleveurs français tirent le signal d’alarme sur une situation économique dramatique et réclament une revalorisation de leurs productions

Malgré le début de pourparlers entrepris par la profession [2], les agriculteurs veulent un passage à l’acte des différents acteurs des filières (transformateurs, distributeurs). Si ce mouvement de contestation a été initié par les Jeunes Agriculteurs, c’est parce que cette crise des prix est d’autant plus difficile à absorber pour des jeunes exploitations. « Nous ne voulons plus être la variable d’ajustement de la fluctuation des cours alimentaires » explique Julien Bigand vice-président des Jeunes Agriculteurs.

Ces mobilisations ponctuelles ciblent les acteurs des filières, les pouvoirs publics ainsi que l’administration et perdureront jusqu’à ce que les engagements promis soient traduits par des faits. « Nous souhaitons maintenir la pression afin de s’assurer que les engagements pris seront bien tenus » raconte Mathieu Lenoir, président des JA Pays de la Loire.
Jeunes Agriculteurs réitère sa demande de contractualisation, notamment au sein des filières animales, seule capable de garantir un engagement sur un volume, un prix, une durée. Sans visibilité économique sur leurs débouchés, les agriculteurs ne peuvent pas survivre économiquement. Par ailleurs l’Etat doit se porter garant de cet équilibre commercial et doit pouvoir sanctionner les comportements abusifs et destructeurs. La loi Hamon qui va dans ce sens [3] n’est toujours pas appliquée à ce jour.
Enfin, Jeunes Agriculteurs rappelle que la survie de l’agriculture française passera par la mise en avant systématique de l’origine France sur tous les produits alimentaires.

«Malgré les discussions engagées et les pistes d’améliorations que l’on peut entrevoir, la situation n’a pas changé. Nous avons aujourd’hui besoin d’actes, sans quoi de nombreuses exploitations ne finiront pas l’année » rappelle Florent Dornier, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs.

[1] Magasins de grande distribution, abattoirs, laiteries, une plateforme de logistique et un salaisonnier. 

[2] Table-ronde des acteurs de la filière bovine le 17 juin ; table-ronde des acteurs de la filière porcine le 31 mars en présence des représentants de la production, de l’abattage transformation, privés et coopératifs, ainsi que la distribution.

[3] Votée en 2014, la loi Hamon prévoit la prise en compte de la volatilité du cours des matières premières dans la négociation des contrats, le renforcement du rôle de la DGCCRF et le renforcement de l’encadrement des relations commerciales. 

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